13- S’exprimer sous toutes ses facettes, avec Kijâtai

13- S’exprimer sous toutes ses facettes, avec Kijâtai

Oser s'en parler
Oser s'en parler
13- S'exprimer sous toutes ses facettes, avec Kijâtai
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Résumé

En compagnie de Kijâtai, artiste multidisciplinaire Anishinaabe, on s’intéresse aux multiples facettes de l’identité deux esprits et à la réappropriation de savoirs traditionnels malgré l’imposition par la colonisation de notions strictes sur le sexe, la sexualité et le genre. On discute également de souveraineté narrative et identitaire à travers le multimédia.

Transcription de la narration

Vous écoutez Oser s’en parler, un balado indépendant dans lequel on tente de déconstruire le malaise colonial et l’inertie allochtones, tout en mettant de l’avant des voix autochtones. Oser s’en parler, c’est aussi entamer, en tant qu’allochtone, une introspection collective et individuelle sur les réalités du racisme systémique et du colonialisme, pour se responsabiliser, et s’engager à faire partie de la solution.

Le mois de juin est le mois national de l’histoire autochtone. C’est l’occasion de célébrer la diversité, la vitalité et la richesse des cultures autochtones, et aussi de réfléchir sur le travail qu’il reste à accomplir. Le mois de juin, c’est aussi le mois de la Fierté. C’est l’occasion de célébrer les réalisations et les contributions des communautés LGBTQ, et de réfléchir sur le travail qu’il reste à accomplir.

L’idée n’est pas de cloisonner nos conversations au mois de juin, mais de les intensifier. Si vous ne le faites pas habituellement, je vous encourage à profiter de la vitrine qui est donnée aux personnes autochtones et aux personnes de la communauté 2SLGBTQIA pour lire, écouter, participer, rencontrer et apprendre.

Dans l’épisode de cette semaine, on s’intéresse entre-autres aux multiples facettes de l’identité deux esprits, et à la réappropriation de savoirs traditionnels malgré l’imposition par la colonisation de notions strictes sur le sexe, la sexualité et le genre. Je m'appelle Charlotte Côté, et je vous souhaite la bienvenue dans cet espace de dialogue, d’apprentissage et de remise en question. Bonne écoute!

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À travers les différents épisodes d’Oser s’en parler, le thème des repères à reconstruire revient souvent. Repères à retrouver et reconstruire, parce que le projet colonial canadien a de manière brutale et généralisée, non-seulement spolié les peuples autochtones du territoire, mais aussi de leurs traditions spirituelles et de leur mode de vie.

Repères à retrouver et reconstruire, parce que le projet colonial canadien nous a tous privés d’une réelle rencontre. Une rencontre qui aurait pu nous permettre d’apprendre les uns des autres, au lieu de travailler si fort à effacer des connaissances et des visions du monde au nom de ladite « civilisation ». (Bev Sellars, Xat'sull, 3e épisode)

Les centaines de sociétés de l’île de la Grande Tortue possédaient des systèmes complets: des systèmes de lois; de gouvernance; de médecine; d’éducation. La métaphore de James Makokis, médecin deux-esprits cri-nehiyaw, que je vous ai partagé au 7 épisode est celle d’un casse-tête parfaitement imbriqué.

Avec le projet colonial canadien, entre-autres en imposant des politiques d’assimilation patriarcales; en interdisant les pratiques culturelles et spirituelles, en détruisant les liens communautaires et culturels, a jeté ce casse-tête parfaitement imbriqué en l’air. Aujourd’hui, les pièces sont éparpillées aux quatre vents, certaines sont perdues à jamais, et les membres des nations autochtones, aussi diversifiés soient-ils, doivent remettre ces morceaux de casse-tête ensemble et être créatifs pour donner sens aux trous qui émergent, et faire perdurer des concepts traditionnels dans le contexte actuel.

C’est cette créativité-là qui a vu naître le terme « deux esprits », dans les années 1990 – vous le reconnaîtrez probablement comme le ‘2S’ des acronymes 2SLGBTQ+ ou LGBTQIA2S+. Le concept deux esprits était répandu dans les sociétés autochtones bien avant l’arrivée des Européens sur l’île de la Grande Tortue, mais l’expression vise à faire le pont entre les conceptions autochtones et occidentales du genre et de la sexualité. Le terme lui-même a une signification différente d’une nation autochtone à une autre.

Aujourd’hui, on s’intéresse à cette identité que certains appellent la « bispiritualité », et que d’autres appellent « l’identité deux-esprits ». On s’intéresse également à la souveraineté narrative et identitaire à travers le multimédia. Notre invité.e est Kijatai, artiste Anishinaabe aux multiples talents, réalisataire, ambassadaire de Mikana et de Puamun Meshkenu, journaliste, activiste; humain/humaine deux-esprits ou comme on dit en Anishinaabemowin : «niizh manidoowag».  On se jase d’identité, de l’importance des repères et des représentations, d’intersectionnalité et de la force de l’art comme forme d’expression de soi et comme véhicule de changement.

[Rencontre avec Kijâtai, audio]

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le concept deux-esprits, voici une définition qui est souvent attribuée à la Two-Spirit Society of Denver : « Deux-esprits fait référence à un rôle de genre alternatif que l'on comprend comme commun à la plupart, sinon à la totalité, des premiers peuples de l'île de la Tortue (en Amérique du Nord), un rôle qui avait une place pertinente et acceptée dans les sociétés autochtones. Cette acceptation était ancrée dans les enseignements spirituels selon lesquels toute vie est sacrée. Ce rôle de genre n'était pas basé sur des activités ou des pratiques sexuelles, mais plutôt sur le caractère sacré de la différence. »

C’est en 1990 à Winnipeg au Manitoba, lors du troisième rassemblement annuel des gays et lesbiennes autochtones, que le terme "two spirit" a été proposé et affirmé par consensus. Dans le fond, l’idée était de trouver une solution à ce que les universitaires et les activistes autochtones appelaient « le problème de nommer ».

C’est quoi « le problème de nommer »? Avec l’effacement des pratiques et valeurs des différents Premiers peuples du territoire à cause des mesures coloniales, l’enjeu était de rendre accessible et unifié dans la société et la langue dominantes anglaises, les rôles cérémoniels et sociaux non conformes au genre tel que compris dans la langue dominante anglaise. Nommer pour trouver un terrain d'entente et englober les nombreuses identités sexuelles et de genre des différentes cultures autochtones. Nommer, parce qu’un terme parapluie aide à transmettre les enseignements traditionnels dans un contexte contemporain. Nommer pour faire reconnaître, nommer pour revendiquer, nommer pour célébrer.

Beaucoup, dont l’activiste deux esprits River Dinelle mettent en garde que le terme deux esprits ne peut pas être simplement compris dans les limites des langues coloniales anglaises et françaises. On sait que les cultures s’enracinent dans des visions du monde distinctes, et donc s’expriment à travers des langues qui donnent sens à ces concepts centraux. Les exprimer dans des langues étrangères peut être ardu, surtout quand on veut transmettre le poids et la signification de ces concepts. Les auditeurs qui parlent plus d’une langue pourront faire des liens avec leurs propres expériences. Je sais que pour ma part, des dizaines d’exemples me viennent en tête.

Le terme « deux-esprits » est donc un terme parapluie pour englober les nombreuses identités sexuelles et de genre des différentes cultures autochtones, mais à la nuance – et je peux rappeler la dernière phrase de la définition de la Two-Spirit Society of Denver - que : « [Deux-esprits] n'était pas [un rôle de genre] basé sur des activités ou des pratiques sexuelles, mais plutôt sur le caractère sacré de la différence ».

[Rencontre avec Kijâtai, audio]

Comme nous le mentionne Kijatai, traditionnellement, les concepts, les enseignements, les rôles et les responsabilités d'une personne « deux esprits » diffèrent d'une nation à l'autre; enracinés dans des croyances spirituelles spécifiques de chacune.

« Deux esprits » vient du terme Anishinaabemowin « niizh manidoowag » veut dire grosso modo: « la capacité à être neutre en ayant un esprit féminin et un esprit masculin au sein de son corps ». En cri-nehiyah, le concept « deux esprits » se dit aayahkwew (qui veut dire à peu près : « ni un homme ni une femme », alors qu’en mohawk-kanien'kéha, on dirait plutôt « Onón:wat », qui veut dire « avoir la structure de deux esprits dans son corps ». En Lakota, le mot winkta signifie être comme une femme et fait référence aux Lakota qui transgressent les limites de ce qui peut être considéré comme masculin à féminin. En Diné (Navajo), nàdleehi signifie ceux qui se transforment et fait référence à l'un des quatre genres distincts. Masculin féminin; Masculin masculin; féminin masculin ; féminin féminin.

Kijatai a commencé à redécouvrir et apprivoiser sa culture anishinaabe à travers un groupe autochtone deux-esprits. Iel nous raconte comment s’entremêlent ces identités – et le pouvoir des communautés à créer des espaces sains de discussions, d’apprentissage et d’entraide.

[Rencontre avec Kijâtai, audio]

Une grande partie de la raison pour laquelle le terme « 2 esprits » a été adopté lors de la conférence de 1990, c’était de se réapproprier le narratif et remettre en perspective les écrits européens, comme ceux des Jésuites entre-autres, qui se concentrent souvent négativement sur la perception du travestissement chez les Anishinaabe. Entre les années 1600 et 1850, le terme « berdache » ou « bardache » est utilisé, un terme qui décrit un garçon entretenu par un pédéraste; aux racines arabes et persanes signifiant « captif, esclave ». Nul besoin de vous dire que ce terme est offensant, et surtout inexact parce qu’il projette une compréhension européenne restreinte du genre.

Avant que les casse-têtes ne soient jetés en l’air par les mesures coloniales, les personnes deux esprits jouaient des rôles importants et faisaient partie intégrante des structures sociales des nations autochtones. Les traditions orales rapportent que les personnes deux-esprits communiquaient, par l’intermédiaire de rêves et de visions, avec des forces surnaturelles. En tant que telles, les personnes deux-esprits occupaient souvent des rôles spirituels spéciaux, comme ceux de chamans, de guérisseurs, de guerriers, d’entremetteurs, ou de chefs spirituels. Les personnes deux-esprits étaient reconnues comme des gardiennes des traditions et conteuses des histoires de la création et, de ce fait, de grandes sources de connaissances.

Geo Neptune est un Drag Queen, activiste, éducateur et vannier Passamaquoddy. Dans une vidéo éducative, il explique, et je cite en traduction libre : « Le terme « Two-Spirit », « Deux Esprit », était une tentative d'autodétermination au-delà des barrières linguistiques, car la langue existante était étrangère et violemment imposée aux peuples autochtones d'Amérique du Nord. Elle était à la fois offensante et profondément coloniale. Les colonisateurs européens ont imposé l'homophobie, des rôles de genre binaires rigides et la misogynie sous le couvert de civiliser les peuples autochtones par la tradition chrétienne dans les pensionnats et au-delà. […] En ce qui a trait aux personnes 2 esprits, de nombreuses nations en sont venues à interdire et à punir les unions bispirituelles et l'expression de soi. »

Il va sans dire que les pensionnats et les valeurs patriarcales et hétéronormatives imposées par le gouvernement canadien et l’Église catholique à partir des années 1870, ont imposé des rôles sexuels rigides et une pensée hétéronormative dans les communautés autochtones. Cette homo/bi/transphobie a pu prospérer pendant plus de cent ans et a des impacts encore aujourd'hui sur les visions du monde des personnes autochtones.

River Dinelle, jeune activiste deux-esprits d’héritage Nish-Métis Afro-Ukrainien écrit ceci :

« Nos ancêtres deux-esprits sont entrés dans la clandestinité pour protéger notre mode de vie ; ils ont continué à transmettre leurs enseignements aux sept générations suivantes. Aujourd'hui, les jeunes autochtones comme moi revendiquons notre identité deux-esprits afin de démanteler l'homophobie, la biphobie, la transphobie et la phobie à l'égard des personnes bispirituelles qui se sont formées sous le colonialisme.

J'ai grandi et je vis toujours près de la plus grande réserve des Premières nations au Canada. Mais il y a un manque de services et de ressources pour les personnes deux-esprits ici, que ce soit pour le logement, les services de lutte contre la violence domestique, en passant par les soins de santé, les services de santé mentale et autres programmes d'aide sociale. Étant à la fois autochtones et 2SLGBTQIA+, nous sommes confrontés à une marginalisation unique et les services qui existent sont rarement ciblés et adaptés à nos expériences.

Nous souffrons de discriminations au sein de nos communautés autochtones, ainsi que du racisme, du tokénisme et de l'effacement au sein des communautés LGBTQIATQIA+ occidentales. Ils interprètent à tort que notre expérience est synonyme de la leur, et ils adhèrent au même sectarisme envers les autochtones que les autres colons canadiens. Ainsi, les infractions contre nos droits se poursuivent aujourd'hui dans cette ère [soit-disant] postcoloniale - et [l’oppression] vient de tous les côtés. »

C’est un long chemin que de retrouver et redéfinir les traditions pour guérir de l'injustice que les projets coloniaux américains et canadiens ont fait subir aux ancêtres et à aux traditions autochtones.

Mais Geo Neptune ajoute ceci : « L’identité 2 esprits est résiliente et précieuse, elle a survécu à des siècles de violence coloniale et de préjugés. Ces modes de connaissance sacrés vivent parmi les jeunes autochtones qui cherchent à en savoir plus sur eux-mêmes, parmi les aînés qui ont maintenu les traditions en vie malgré les obstacles; et parmi tous ceux qui ont existé entre les deux. Il va sans dire que l'identité bispirituelle n'est pas une façon poétique pour les personnes LGBTQ non autochtones de s’identifier […]. C’est une tradition sacrée parmi les Premiers Peuples de cette terre que nous appelons l'île de la Grande Tortue, que tous ses habitants devraient connaître et respecter. »

[Rencontre avec Kijâtai, audio]

L’identité avec un grand I, ou plutôt, l’intersection des identités de Kijatai, est un thème qui motive son art et son expression, mais pas que. Kijatai produit des œuvres primées comme KabakKijâtai et Odehimin, qui sont clâmées comme des ôdes à la souveraineté narrative, à la prise de parole intime et l’expression d’émotions au caractère brut. En même temps, Kijatai nous rappelle qu’il faut faire attention à ne pas enfermer les artistes autochtones dans des catégories précises de documentaristes, dramaturges, ou conteurs de traditions. Il est possible d’étudier en journalisme et de créer du contenu ASMR; il est possible de jouer sur scène pour le plaisir, et d’écrire des chroniques engagées. Il est possible de jouer du tambour un jour, et de porter des oreilles d’elfes pour un balado le suivant. On discute de son parcours, de ses inspirations et du rôle du Wapikoni mobile dans sa réappropriation identitaire personnelle et artistique.

[Rencontre avec Kijâtai, audio]

Depuis plusieurs années, on entend de plus en plus des discussions sur les dégâts qui sont causés par le fait de « présenter l’autre » d’un regard externe, sans le consulter, sans lui permettre de se présenter lui-même. On a discuté de l’importance des représentations dans l’art et les médias – mais pas que – au 8e épisode. On continue ici la réflexion avec Kijatai.

[Rencontre avec Kijâtai, audio]

« Moi j’ai un ami blanc! » est un projet satirique de 5 capsules vidéos coscénarisé par huit artistes de cultures atikamekw, anishinaabe, haïtienne, tunisienne, congolaise, camerounaise et québécoise. Des citoyens présentent leur « ami blanc » et racontent comment cette rencontre a provoqué une prise de conscience qu’au-delà de sa couleur de peau, chaque Blanc est avant tout une personne! Ça renverse les rôles et ça met en lumière notre tendance en tant que Blanc à mysticiser ou à enfermer des personnes d’autres cultures à des images figées, même si on est bien intentionné.

[Rencontre avec Kijâtai, audio]

En 2021, Kijatai a également co-animé le balado Voies Parallèles, disponible sur toutes les plateformes d’audio-diffusion. Le titre est inspiré du Wampum à deux voies, symbole d’autodétermination chez les Premières Nations, et le balado accueille des invités pertinents sur des thèmes tels que l’autodétermination, les langues, le territoire, l’éducation, la santé et la justice.

[Rencontre avec Kijâtai, audio]

L’intersection entre l’art et l’activisme vient de soi pour Kijatai, car comme le nomment plusieurs, « exister, c’est en soi résister ». Quand son peuple a fait face à des efforts d’effacement, d’assimilation, de dislocation – qui continuent aujourd’hui de manière plus subtile (et donc plus perverse), exister est en soi une revendication. Si c’est un signe clair de résilience, c’est également un fardeau que notre société impose à ceux qu’elle opprime.

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Vivre, c’est résister. Dans This Wound is a World (2017), aussi traduit sous le titre de « Cette blessure est un territoire » (2019), le poète Billy-Ray Belcourt exprime ne pas parvenir à trouver de corps qui soit compatible avec le sien et formule, comme plusieurs autres poètes autochtones, l’érotisme comme un aspect de la résistance décoloniale. Billy-Ray Belcourt est un poète deux-esprits de la Première Nation crie de mihtatakaw sîpîy, connue aussi sous le nom de Driftpile et détient un doctorat de l’Université d’Alberta. This Wound is a World a été choisi par CBC/Radio-Canada comme l’un des dix ouvrages de poésie canadienne les plus marquants de 2017 et a également gagné le prestigieux prix Griffin pour sa poésie. Je vous partage un extrait, traduit par Mishka Lavigne.

 

L’AMOUR EST UN ENSEIGNEMENT DE LA LUNE

l’amour est un enseignement de la lune

l’amour est le sourire en coin de ta kookum quand tu décroches le téléphone

amour est un autre mot pour corps

corps est un autre mot pour boucane de feu de camp

boucane de feu de camp est l’odeur qu’il laisse derrière lui dans les draps de ton lit après

la rupture

le mot pour hate sex est forêt

forêt veut parfois dire espoir ou solitude (selon à qui tu demandes)

solitude est un film qui s’appelle taxi zum klo qui parle d’hommes blancs gays

qui prennent le risque d’avancer à tâtons dans les champs de mines du désir

pour pouvoir vivre dix minutes de quelque chose de mieux que la vie

la vie, c’est aller au bingo pour payer les comptes

après avoir démissionné de ta job qui payait à peine les comptes

payer les comptes est parfois une métaphore pour le cancer

le cancer est un diagnostic donné à une fille de dix-huit ans de la réserve

réserve est un autre mot pour corps

le corps est un mythe

le corps est la seule bonne nouvelle que te donne le médecin quand tes cellules partent en vrille

vrille est la frontière que la peau ne sait plus

comment surveiller

surveillé est la sensation que tu ressens quand un policier

t’arrête parce qu’il croit que tu conduis un véhicule volé

véhicule volé est le surnom que tu donnes à l’amour.

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Il existe de plus en plus de ressources et des récits deux-esprits qui sont publiés, mis en images, diffusés. Quelques livres phares qui me viennent en tête rapidement : Un parcours bispirutuel, récit d'une aînée ojibwé-crie lesbienne de Ma-Nee Chacaby (2019), et Jonny Appleseed (2018) de l’auteur deux-esprits oji-cri Joshua Whitehead, pour n’en nommer que quelques uns. L’art est une forme d’expression qui s’impose aussi comme un important véhicule de changement – et donc lire, écouter, observer, c’est aussi ça, la rencontre. Retrouvez une foule de ressources touchant des thèmes variés sur notre site osersenparler.ca/ressources (au pluriel). Comme à l’habitude, les références mentionnées tout au long de l’épisode se retrouvent dans l’onglet approprié sur la page web de l’épisode. Au plaisir de se retrouver au prochain épisode!

Références

02:40 – Le faux dilemme entre tradition et modernité, avec Sabryna Godbout et Gilbert Niquay (mars 2021), épisode #7 du balado Oser s’en parler; métaphore tirée de la conférence de James Makokis Building an Amazing Life : Cree/Nehiyaw and Medicine Teachings, Canadian Education and Indigenous Self-Determinatio, tenue à l’Université d’Ottawa le 1er novembre 2019.

08:45 – Geo Neptune (2018), dans la capsule vidéo What Does "Two-Spirit" Mean? | InQueery | them (traduction libre)

10:05 – Young, indigenous and two-spirit: resisting the backlash against our rights (2019), un article de River Dinelle

13:00 – Being Two Spirit, un document de Out Saskatoon https://d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net/acc/pages/678/attachments/original/1594853387/Two_Spirit.pdf?1594853387

19:45 – Retrouver la référence d’archive ici 

21:35 – Geo Neptune (2018), dans la capsule vidéo What Does "Two-Spirit" Mean? | InQueery | them (traduction libre)

22:10 – Rafle des années soixante expliquée par l’Encyclopédie canadienne.

22:15 –

Massacres de chiens de l’Arctique par les autorités et la GRC (1950-60) :

Déportations des Inuits sur les terres hostiles du Haut Arctique dans les années 1950 pour réaffirmer la souveraineté canadienne dans l’Arctique pendant la Guerre Froide :

22:30 – Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996

22:45 – Enquête| On m’a volé ma fertilité (2021), un documentaire de Radio-Canada

26:15 – Being Two Spirit, un document de Out Saskatoon https://d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net/acc/pages/678/attachments/original/1594853387/Two_Spirit.pdf?1594853387

27:55Young, indigenous and two-spirit: resisting the backlash against our rights (2019), un article de River Dinelle (traduction libre)

28:45 – Geo Neptune (2018), dans la capsule vidéo What Does "Two-Spirit" Mean? | InQueery | them (traduction libre)

31:55 – Wapikoni Mobile

32:45 – Kuessipan: au-delà des clichés, avec Myriam Verreault (mars 2021), épisode #8 du balado Oser s’en parler

33:45 – Le projet Moi j’ai un ami blanc!

35:45 – Le Balado Voies Parallèles

40:20 – Raphaël Napa André, Innu, est mort de froid en janvier 2021 dans les rues de Montréal. Il était sans-abris. Pour plus de contexte, l’article « Raphael André, tout le monde l’appelait Napa » (janvier 2021) du Devoir.

42:55 - 44:35 – « L’amour de l’enseignement de la lune », un poème tiré de Cette blessure est un territoire (2019), un recueil de poésie de Billy-Ray Belcourt (trad. Mishka Lavigne)

44:55 –

  • Un parcours bispirutuel, récit d'une aînée ojibwé-crie lesbienne (2019), un essai de Ma-Nee Chacaby
  • Jonny Appleseed (2018), un roman de Joshua Whitehead

D’autres ressources thématiques:

Ressources suggérées par Oser s’en parler : https://www.osersenparler.ca/ressources/

À propos du balado

Oser s'en parler est un balado indépendant où on essaie de déconstruire le malaise et l'inertie allochtones et élever des voix autochtones. Ça peut être extrêmement confrontant de se pencher sur les façons dont on contribue, sans le savoir, à l'oppression de ceux qui habitent sur le même territoire que nous. Mais c'est justement pour ça qu'il faut se parler sincèrement entre "Blancs/ colons/ Canadiens", procéder à des introspections personnelle et collective, et changer nos comportements. Parce que le changement dit "systémique" ne se passera que si chacun de nous s'y met.

Trames sonores de cet épisode:

Aourourou, Blue Dot Sessions (www.sessions.blue)
Cloudbank, Blue Dot Sessions (www.sessions.blue)
Mosic, Blue Dot Sessions (www.sessions.blue)
The Yards, Blue Dot Sessions (www.sessions.blue)

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